31 août 2025

A la longue Dame brune

 



Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac, nous étions endormis
Quand soudain venu de nulle part
Surgit un soleil noir...
Et depuis, sévit le Mal de vivre
La solitude, les insomnies
En plein coeur de la nuit
L'enfant labouré crie
Il crie afin qu'on le délivre
Dis, quand reviendras-tu ?
Dis, me sauveras-tu ?
Ce matin-là,
Là-bas
On a tué l'amour...
On a tué la vie
On a tué l'enfance
On peut dire :
Moi, j'm'en balance...
Et continuer sa route
Mais la mort rôde :
De vol de nuit
En vol de nuit,
Le Minotaure dévore
Et la folie se répand
Au Bois de Saint-Amand
A Nantes et puis à Vienne
En attendant que la joie revienne
Plus d'île aux Mimosas
Plus de temps des lilas
Plus de Joyeux Noël
Plus d'oeil qui étincelle
C'est trop tard :
L'Amoureuse de Saint-Lazare
Est partie sans bagages
Pour de très longs voyages
En pays d'amnésie
A force de terreur
A force de noirceur
Nous survivons
A peine
Tais-toi Marseille
Tais-toi soleil !
A chaque fois c'est pareil
Ils vous parlent d'amour
Mais ils mentent toujours
Devant la triste Joconde
Y'aura du monde
Et il y aura toi, l'homme,
L'homme en habit rouge
L'homme aux habits de sang
Et les Mignons Enfants
Hurleront leur chagrin
Cracheront leur venin
Sur le Perlimpinpin
A mourir pour mourir
Autant mourir de rire
Une longue Dame brune
De sa faucille de lune
Fauche tous les salauds
Elle vend ses mots-gâteaux,
ses vérités-couteaux
Elle chante du bout des lèvres
Elle répète avec fièvre
Une petite cantate
Et ce vivant poème
Cette musique blasphème
Est pour les psychopathes
Pour tous les sociopathes
Pour tous les Ponce Pilate
La Musique de leur fin
Chapeau bas Madame !
Pour les mots en balade
Pour les folles aubades
La Louve de l'enfance
Est-elle à Marienbad ?
Vit-elle à Göttingen,
En Allemagne ou en France ?
ça n'a pas d'importance :
Sous le masque qui tremble
Les histoires se ressemblent
Mais un jour en septembre
Ou peut-être en décembre,
Un matin ou peut-être une nuit,
Se lèveront les enfants endormis
Et venu de nulle part
Surgira l'aigle Espoir...
.
La Licorne
.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire