18 octobre 2023

Silence mental

 photo personnelle


 

Définissons donc le silence mental. 

Il ne s'agit nullement d'un mystère 
ni d'un pouvoir interdit aux simples mortels.
Ce n'est pas la bêtise d'un bovin à deux pattes. 
Ce n'est pas le "silence" d'un crétin.

Un piano de concert de grande marque est, 
au point de vue qui nous intéresse, silencieux, 
alors qu'une merveilleuse sonate 
résonne sous les doigts d'un concertiste. 
Tous les auditeurs entendent la sonate, la musique, 
mais le piano-individu reste silencieux... 
Le pianiste retire ses mains et le piano se tait.

Un piano de mauvaise qualité ajoute des vibrations, 
des craquements, des grincements, la mécanique résiste, 
 le son ne sort pas ou sort trop dans l'aigu 
et pas assez dans les basses, il ne tient pas l'accord... 
Le piano s'exprime au lieu d'être un canal silencieux...

Le silence du piano n'est pas d'être muet : 
ce ne serait pas un piano mais un meuble décoratif ;
 le silence du piano consiste à ne pas interférer 
tout en servant de support à la musique 
qui descend à travers les doigts du concertiste.

Tel est le silence mental.
[...]

Le silence mental ne consiste pas à tout arrêter, 
à faire le vide et refuser tout ce qui pourrait pénétrer 
(inspiration, vision, etc.)
 mais à fonctionner sans heurts, sans interférences.

Ce silence s'obtient par la pratique 
ou par une grâce divine exceptionnelle. 
L'entraînement est de tous les instants.
[...]
Le silence mental est une clé ; 
elle est offerte à chacun, mais elle n'est pas à vendre.
.
 
Claude-Gérard Sarrazin

 

 

8 commentaires:

  1. Le silence mental... Cela m'interpelle. D'ailleurs, à la suite de ton article, j'ai cherché des textes et articles sur le silence mental. J'ai commencé à les lire, mais là, je ne suis pas disponible pour continuer, je copie les liens, je les lirai ces jours. Peut-on dire que la méditation est un silence mental ?

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    1. Oui...bien sûr.
      Le "silence mental", c'est précisément
      ce qu'on cherche à atteindre quand on médite.
      C'est la même chose.

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    2. D'accord, alors là, je comprends mieux.
      De mon côté, je ne prends plus le temps de méditer. Il y a plusieurs années, j'allais rejoindre un groupe de méditation, dirigée par un jeune couple bouddhiste, c'était bien. Et puis, ils sont partis, et je n'ai jamais retrouvé de tels groupes. Méditer seul(e) n'est pas aussi porteur, il n'y a pas cette belle énergie de groupe. Mais je vais me reprendre et essayer de m'y remettre.
      Bonne soirée, La Licorne.

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    3. De mon côté, je ne suis pas une grande fan de la méditation "assise"...
      Ma façon de méditer, à moi, c'est d'être le plus possible "en silence"
      (sans TV, radio, musique...etc), et puis de marcher dehors,
      de contempler la nature...voire de faire des photos !
      Et je fais aussi régulièrement du Qi Gong,
      qui est une forme de "méditation en mouvement".

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  2. Anonyme21:54

    Je me souviens encore d’un moment, d’un instant de ma vie, où s’est produit un état de conscience modifié au cours duquel une voix (intérieure) a soudain déclaré à mon intention, avec une certaine autorité, très fermement mais paisiblement : « Tu penses, tu meurs. » Cette affirmation m’avait transpercé comme une flèche de sens, comme une évidence !
    Je crois qu’une pensée ou une autre trotte toujours, ou presque toujours en mon circuit mental, mais ce qui fait la différence c’est qu’elle n’occupe pas tout l’espace intérieur et qu’elle n’est pas effrénée, qu’elle existe sans me phagocyter entièrement à sa suite : elle "ne me tue pas". Je l’observe, je l’entends, il y a, généralement, entre elle et moi une petite distance qui me laisse être et ne me fais pas mourir d’identification trop grande à la pensée qui trotte.
    Ce silence "relatif" me convient assez bien et je ne recherche pas l’extinction totale de la pensée à l’état de veille.

    Amezeg

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  3. Merci, Amezeg, pour ce témoignage.
    Oui, je crois aussi qu'il s'agit moins d'"éteindre" la pensée que de s'en désidentifier.

    La pensée est un acquis très précieux.
    Elle est bonne tant qu'elle ne nous domine pas et qu'elle ne prend pas toute la place.

    Quand c'est le cas (quand elle prend toute la place), on ne peut plus "accueillir" les intuitions, ni la petite voix intérieure qui nous guide, de façon beaucoup plus subtile (et beaucoup plus sûre) qu'elle.

    Atteindre le silence mental, c'est se désencombrer, c'est créer un espace intérieur pour qu'"autre chose" puisse nous rejoindre et s'exprimer à travers nous.
    Atteindre le silence mental, c'est être un instrument de bonne qualité pour l'inspiration qui vient d'ailleurs.

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  4. Anonyme23:37

    Merci, La Licorne, pour cet écho à mon petit laïus sur… le silence mental. Je n’ose dire que tu m’enlèves les mots de la bouche, mais tu dis là ce que je me suis retenu de dire pour ne pas faire trop long et… peut-être comptai-je sur toi pour le dire mieux que moi…  ;-))

    Amezeg

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    1. J'ai fait le silence en moi...et j'ai capté...
      ta pensée ? ;-)

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